19 avril 2011
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Twin Peaks |
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À partir de ce soir la chaîne Arte diffuse la célèbrissime série Twin Peaks de David Lynch : quelques épisodes chaque mardi et ceci durant plusieurs semaines : musique envoûtante, personnages fascinants, histoire complexe et surtout un renouvellement du genre. Une pure création. N'oublions pas que David Lynch est un peintre. Rappelons-nous la belle exposition, The Air Is on Fire, qu'il avait présentée à la Fondation Cartier en mars 2007 : The Air Is on Fire1. The Air Is on Fire2 . |
En deux saisons diffusées en 1990 et 1991 sur ABC, Twin Peaks a révolutionné le genre de la série. C'est à David Lynch et Mark Frost que l'on doit cet ovni télévisuel. Également producteur, Lynch y a injecté tout son génie - il est déjà à cette époque le formidable auteur et réalisateur de Eraserhead (1976), Elephant man (1980), Blue velvet (1986) et Sailor et Lula (1990). L'accroche policière joue parfaitement son rôle. Dès le pilote, on est captivé par la personnalité de l'agent spécial du FBI Cooper, interprété par Kyle MacLachlan, qui avance ses déductions à grand renfort de techniques divinatoires inspirées du transcendantalisme tibétain. Sur cette enquête viennent se greffer de multiples intrigues impliquant un nombre invraisemblable de personnages. Peu à peu, le récit fait de plus en plus de place à l'angoisse, à l'humour, au délire, à l'irrationnel et au fantastique. Lynch et Frost ont conçu la série comme un soap opera, et en utilisent toutes les recettes. Mais, à la différence d'un vrai soap, il est impossible ici de rater un seul épisode : Twin Peaks est une drogue, qui transforme la quête de l'assassin en véritable obsession. source : Arte |
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Diffusion : mardi, 19 avril 2011 à 22:30 Rediffusions : 20.04.2011 à 01:25 Twin Peaks |
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16 avril 2011
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Nécrologie, avril 2011 |
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J'ai appris, c'est vrai, la disparition de Miroslav Tichý, le photographe tchèque-clochard au regard torve et âgé de quatre vingt cinq ans. Une visiteuse me suggère de revenir sur les petits écrits que je lui avais consacrés en juillet 2008 à l'occasion d'une exposition qui s'était tenue au centre Georges Pompidou et qui posait, à mon sens, un certain nombre de problèmes tant du point de vue idéologique que du point de vue du mode de présentation de ladite exposition. Je vous renvoie à cette série : http://espace-holbein.over-blog.org/article-21233133.html http://espace-holbein.over-blog.org/article-21271691.html Ne pas omettre de lire les commentaires. | Miroslav Tichý est donc devenu définitivement silencieux. (Pour l’anecdote, en tchèque « tichý » signifie «silencieux »). Mais il y a eu d'autres disparitions -qui pour certaines sont restées plus silencieuses- dont une que je retiendrai pour différentes raisons, celle de Hedda Sterne, LA femme de la célèbre photographie des "Irascibles" faite par le magazine Life en 1951. Une femme parmi les "Irascibles" (qui comportaient dans leurs rangs Jackson Pollock, Barnett Newman, Mark Rothko, Ad Reinhardt, etc.) c'est déjà remarquable, et quelle femme ! Un n'était pas un Irascible mais plutôt un rigolo, un fantasque, un génie du trait de plume, c'était Saul Steinberg, et c'était son époux. C'est une autre raison qui fait que cette disparition m'attriste. Hedda Sterne avait cent ans. |
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photo :Portrait de Miroslav Tichý par Roman Buxbaum vers 1990 (Photo Collection Roman Buxbaum/Fondation Tichy Ocean) | photo : le célèbre portrait des Expressionistes abstraits paru dans Life Magazine en 1951, artistes connu sous le nom : les Irascibles,’ 1951. au premier plan: Theodore Stamos, Jimmy Ernst, Barnett Newman, James Brooks, and Mark Rothko; au milieu : Richard Pousette-Dart, William Baziotes, Jackson Pollock, Clyfford Still, Robert Motherwell, and Bradley Walker Tomlin; au fond : Willem de Kooning, Adolph Gottlieb, Ad Reinhardt, and Hedda Sterne. (Photo: Nina LeenTime Life Pictures/Getty Images) |
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photo : Saul Steinberg et Hedda Sterne posant devant un dessin de Saul Steinberg. Photographie : George Platt Lynes | |
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13 avril 2011
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Les mondes de VERMEER |
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Une œuvre d'art n'est pas plus un en-soi autonome qui se prive de l'apport d'un spectateur et se moque de toutes subjectivités (ce que le minimalisme américain s'est évertué à nous faire croire) qu'elle ne peut se justifier par l'activité théâtrale interactive qu'elle projette et dissémine (ce que les amuseurs publics comme Mathew Barney ou Jeff Koons s'imaginent comme acte suffisant). La réponse réside bien sûr dans un incessant va-et-vient entre l'absorbement et la contamination, un dedans qui s'exporte et un dehors qui s'invagine. L'absorbement privilégie les rapports intrinsèques à l'œuvre tandis que la contamination en accentue les effets. Et le grand art ne produit des effets externes que par l'intensité de ses rapports internes. Vermeer a compris cela en faisant du visage de sa musicienne le centre mat du tableau, le moyeu gris qui se dérobe vers le vide afin de tout inviter en un moteur d'abord centripète, puis centrifuge. Elle trône, impassible et souriante, au creux de deux grandes trajectoires. Elle regarde en direction d'un visiteur (qui est devenu le spectateur du tableau, la foule des regardeurs à travers les siècles), et cette intrusion suspend son jeu musical. Mais elle ne manifeste ni étonnement, ni désir, ni contrariété. Le seul message de séduction, le seul indice d'intrigue provient d'une peinture citée à comparaître en ce salon de musique : un Cupidon peint, derrière elle, nu, qui tend une carte à jouer (la dame de cœur) vers l'intervenant. |
Pierre STERCKX Les mondes de Vermeer Presses Universitaires de France 2009, p46 |
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Johannes Vermeer de Delft Jeune femme debout au virginal (4 détails) Vers 1670 National Gallery, Londres |
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12 avril 2011
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Les mondes de VERMEER |
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Que joue la femme à l'épinette et qu'interprètent les autres musiciennes de Vermeer ? À coup sûr, aucune mélodie. Seulement des accords. Elles procèdent en musique tout comme Vermeer en peinture, en extrayant l'harmonie de la mélodie. L'unité harmonique, chez les baroques, ne vise pas l'infini. C'est une harmonie qui permet de penser l'existant et de le renforcer à partir de l'infini. Ainsi, la chambre et la maison vermeeriennes sont-elles autant centripètes que centrifuges. Elles tâtent les harmonies qui girent dans la vastitude du monde et les captent. Importance de la musique et de musiciennes pour donner à voir cela et surtout donner à vivre. Vermeer a dû ressentir en le clavecin cette double nature de l'art d'un «clavier bien tempéré» : mesure mathématique d'une part et transe vibratoire de l'autre. L'ordre carré de la mesure et de la géométrie et les supra-sensibilités du sentiment... |
Pierre STERCKX Les mondes de Vermeer Presses Universitaires de France 2009, p31 |
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Johannes Vermeer de Delft Jeune femme debout au virginal Vers 1670 National Gallery, Londres |
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31 mars 2011
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29 mars 2011
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EXOTICA, Anne & Patrick POIRIER |
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La ville s’offre en perspective cavalière. C’est une agglomération dont l’identité est imprécise. À l’horizon, les marges se perdent dans des fuites incertaines. Les gratte-ciel d’une cité s’y découpent à vif. Pas de brumes ambrées de pollution pour en estomper les contours. Au milieu, les immeubles et friches des centres-villes : grandes surfaces, entrepôts, parkings, chantiers de construction, terrains vagues… Les rues sont abandonnées, livrées aux voitures éparses, sans occupants. Aux abords, un aéroport ; les avions sont immobilisés au sol, en léger désordre. À proximité, une gare ferroviaire : wagons et locomotives abandonnées sur les voies se poursuivent, désorganisés, jusque sous les toits d’un hangar. |
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La ville est abandonnée. Une suie noire s’est abattue et recouvre toutes les surfaces, les ouvertures, s’inscrit dans tous les interstices. Rien ne miroite. Aucun espoir de trouver encore quelque battement, quelque pulsation. Pas le moindre souffle, pas un bruit : ni le vrombissement des moteurs, ni la rumeur diffuse d’une ville qui s’active. Le silence effarant de la mort. |
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Quelle est la cause de ce vide sans futur ? Une catastrophe naturelle ou une destruction artificielle, une éradication de la vie par quelque phénomène chimique ou une pandémie virale, une élimination des êtres par l’effet d’un bouleversement planétaire, une glaciation soudaine ou un réchauffement extrême ? Tous ces phénomènes impliqueraient l’emprise irréversible du temps et sa puissance d’effacement. |
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Mais le temps lui-même s’est arrêté, comme suspendu, depuis des mois, des années, des siècles ? Son échelle de mesure qui est le mouvement dans l’espace n’existe plus. La dégradation, cette détérioration progressive des choses, n’a plus de sens. Il ne s’agit pas d’une ruine mais d’un état, après que le temps ait définitivement rompu son cours. L’effroi nous saisit, celui de l’éternité. |
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RUINES et VESTIGES Les ruines du futur EXOTICA Création Anne & Patrick POIRIER, 2000 Collection Claudine et Jean-Marc Salomon |
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Musée archéologique du Val d'Oise 4, place du Château - 95450 GUIRY-EN-VEXIN jusqu'au 15 décembre 2011 |
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Anne & Parick Poirier |
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Texte présenté dans l'exposition. Photographies personnelles |
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13 mars 2011
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BAILLET et les soviets |
| Lors d’un diagnostic archéologique en 2004, à l’occasion de la transformation du parc de Baillet-en-France (Val d’Oise), une équipe de l’institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) découvre dans le parc, à l’intérieur d’une glacière datant de l’Ancien Régime, un impressionnant amoncellement d’éléments sculptés en ciment armé : têtes, membres, troncs moulés, médaillons, reliefs… À moitié pris dans la gangue de remblai, apparaît un médaillon révélant une inscription, un marteau et une faucille, un tracteur sur fond de montagne enneigée. Il s’agit d’un médaillon du Tadjikistan figurant sur les monts du Pamir. L’identification de ces fragments de grandes statues ne fait aucun doute. Le seul monument soviétique ayant existé sur le territoire français à cette époque fut le pavillon soviétique de l’Exposition internationale de 1937 à Paris, avec son propylée et ses deux massifs (2). |
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Il s'agit là d'un cas assez exceptionnel d'archéologie de la modernité. En 2009, une fouille est organisée par l’Inrap. L’enlèvement des éléments sculptés enfouis dans le puits se fait à l’aide d’un treuil électrique. L’ensemble des éléments est rassemblé sur 84 palettes. Après reconstitution de ce gigantesque puzzle, il apparaît que les éléments trouvés correspondent à la moitié des personnages de l’un des deux massifs du propylée du pavillon soviétique. |
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Et comment ces pièces ont-elles pu arriver là ? Sous le front populaire, au lendemain des grèves de juin 1936, l’Union syndicale CGT des travailleurs métallurgistes de la région parisienne (USMT) investit l’argent des cotisations syndicales dans des infrastructures répondant aux besoins des ouvriers. Acheté en avril 1937, alors que les congés payés et la semaine de 40 heures viennent d’être votés, le parc de Baillet de 71 hectares est conçu comme un espace familial entièrement consacré aux loisirs. C’est dans ce contexte social que l’URSS fait don, au syndicat, du propylée du pavillon de l’Exposition internationale de 1937 à Paris dont l’un des deux massifs sera exposé fièrement devant le château de Baillet (3). |
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En novembre 1939, suite au pacte germano-soviétique, le parc de Baillet devient le premier centre de séjour surveillé (CSS) réservé aux politiques. Du 20 décembre 1939 au 16 juin 1940, plus de 300 élus communistes et syndicalistes déchus de leur mandat y seront emprisonnés. Un certain nombre d’entre eux réussiront à s’évader pour rejoindre la Résistance. En novembre 1940, le gouvernement Pétain transforme le parc de Baillet en «centre rural de jeunesse France nouvelle» où sont formés plusieurs centaines de chômeurs de 14 à 17 ans. Les sculptures du propylée auraient été brisées à coup de masse au printemps 1941, au moment de l’invasion de l’URSS par les nazis, à la rupture du pacte germano-soviétique. |
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Les panneaux des massifs sont divisés en blocs numérotés pour un assemblage sur place. La mise en forme des reliefs atteste la technique du moulage. De plus de trois mètres de hauteur, les sculptures en mortier de ciment gris sont renforcées par des fers à béton. En 2010, leur retauration fait apparaître de façon spectaculaire les traces d’une pellicule de métal, mettant en évidence une technique de métallisation peu connue. |
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Ces bas-reliefs sont évidemment une œuvre de commande du pouvoir soviétique de l'époque. Leur style est immédiatement identifiable. Les personnages représentés , très typés -notamment du point de vue vestimentaire-, renvoient aux onze républiques soviétiques de 1937. Les objets et animaux qui les entourent ont valeur de symboles et font référence aux pratiques de l'industrie, de l'agriculture, du commerce, de l'artisanat et de toute autre activité valorisée par le régime. L'artiste qui les a exécutées est Joseph Tchaïkov . Ce travail de commande constitue le pendant horizontal de la célébrissime et monumentale sculpture de Véra Moukhina, "l'ouvrier et la kolkhozienne", qui surplombait le pavillon soviétique de l'Exposition internationale de 1937, face au pavillon nazi d'Albert Speer. |
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On comprendra que ce type d'exposition puisse faire naître des critiques virulentes étant donné que cette pratique artistique avait la vocation d'être au service d'un régime totalitaire. À ce titre on devra également réfléchir sur le statut des objets d'art de toutes sortes notamment quand ils entretiennent des relations trop incestueuses avec les différents pouvoirs, toutes époques confondues. S'interdire de prendre en compte la réalité de cette statuaire équivaudrait, par exemple, à évincer des ouvrages d'histoire de l'art la plus grande partie des productions de l'époque romaine. «Cette exhumation s'inscrit dans un travail de réexamen de l'art soviétique des années 1930, trop hâtivement réduit au seul statut d'outil de la propagande stalinienne, et de redécouvrir un artiste que son œuvre « officielle » avait conduit à oublier. Cette découverte pose aussi la question de la préservation et de la présentation des ces ensembles, dans les pays de l'ancien bloc soviétique comme en France.» , souligne à juste titre un article de l'INRAP consacré à l'exposition. Que l'on apprécie ou non l'esthétique de l'époque, ceci est en tout cas un excellent stimulant pour qui s'intéresse à la production et au devenir des œuvres d'art. |
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article de l' INRAP | | | | | |
visite virtuelle du chantier |
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Une partie des textes de présentation de cette exposition sont empruntés aux cartels et panneaux explicatifs présentés dans l'exposition elle-même. Les photographies appartiennent au corpus historique de l'exposition exceptées la 1 ainsi que la 7 et les suivantes qui sont des photographies personnelles. |
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Musée archéologique du Val d'Oise 4, place du Château - 95450 GUIRY-EN-VEXIN jusqu'au 31 décembre 2011 |
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6 mars 2011
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Paul FRYER, Pieta |
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Paul FRYER, Pieta (study), 2006 cire, bois, cheveux humains |
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3 mars 2011
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Kevin HUNT, garden furniture |
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Kevin HUNT, Garden Furniture, installation : North Wales School of Art and Design, juin 2005 |
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2 mars 2011
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Robert THERRIEN |
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Robert Therrien, Sans titre ( table pliante+ chaises, marron foncé), 2008 metal peint Table: 243.8 x 304.8 x 304.8 cm 4 chaises: 264.1 x 162.6 x 182.9 cm photo : Joshua White |
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