19 novembre 2006
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| | David Allan ombres |
| L'Origine de la peinture (La Jeune Fille de Corinthe), 1775 Huile sur bois, 38,7 x 31 cm ; Édimbourg, National Gallery of Scotland. |
Quand on traite des ombres portées, on ne peut passer sous silence, le thème autrefois en vogue de l’«invention de la peinture», qui situe l’origine de l’art du portrait dans le dessin d’une ombre. D’où la présence du tableau de David Allan (ci-contre). Chez l’encyclopédiste romain Pline l’Ancien, cette fable poétique prend la forme d’une histoire d’amour. La fille du potier Butadès de Sicyone était amoureuse d’un jeune homme. Celui-ci partant pour l’étranger, elle entoura d’une ligne l’ombre de son visage projetée sur le mur par la lumière d’une lanterne; son père appliqua de l’argile sur l’esquisse, en fit un relief qu’il mit à durcir au feu. Pline rattache cette légende à l’art du modelage, et non à l’histoire de la peinture. Peut-être parce que le portrait de profil était lié dans l’Antiquité aux pièces de monnaie et aux premières effigies funéraires. L’anecdote semble plausible, et pourtant, si on veut faire l’expérience, on s’aperçoit que ce n’est pas si commode. Notre ombre s’interpose et cache le contour que l’on voulait suivre. On a beau s’écarter autant que possible, l’ombre de la main tombe forcément sur l’endroit précis où l’on essaie de dessiner. E.H GOMBRICH Ombres portées, collection Art et artistes, Éditions Gallimard, 1996, p 43/45 |
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