29 juillet 2008
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Girly Show, Edward Hopper |
| Il arrive à Edward Hopper de travailler avec des éclairages artificiels, lui le maître de la lumière. Cette toile, Girly Show, constitue un témoignage de cette exception. Et ce n'est pas son unique singularité. Ce tableau reste sa seule véritable représentation d'une scène de spectacle. Et puis ce n'est pas tout. Les ambiances peintes par Edward Hopper se caractérisent par leur silence. Ici, c'est un tableau bruyant. Et contrairement à la majorité d'entre eux, il ne présente aucun mystère. Tout est livré au premier regard. La mise en scène de ce tableau relève d'un schéma traditionnel : celui d'un exhibitionnisme de spectacle. |
Edward Hopper était pourtant un puritain mais les outrances d'un moralisme pratiqué à cette époque à New York incitaient plutôt le peintre à s'opposer aux différentes sortes de censure. Il demanda à Jo, sa fidèle et sage épouse, de poser pour ce tableau. S'il était déjà arrivé à Jo de poser nue pour son mari, il s'agissait ici d'une logique radicalement différente : le potentiel sexuel de la figure féminine incarnée par sa femme éclatait en plein jour. Contrairement aux apparences, ce tableau est donc loin d'être délivré de tout mystère. Edward Hopper y montre une construction qui dévoile, au regard de tous, les difficiles rapports qu'entretiennent alors les deux époux. L'épreuve de la nudité exhibée, celle de la fille de music-hall incarnée par l'épouse mariée vierge à 41 ans, soit 17 années plus tôt, relève bien du défi. |
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illustration : Edward Hopper, Girly Show (strip tease), 1941 Huile sur toile 81,3 X 96,5 cm, collection particulière Extrait de l'ouvrage de Walter Wells, Un théâtre silencieux : l'art d'Edward Hopper, Éditions Phaidon, Paris, 2007, p. 232 |
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