8 juillet 2008
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Jérémy Liron, galerie Isabelle Gounod | |||||
La Galerie Isabelle Gounod est une galerie qui vient d'ouvrir ses portes à Paris. Mais cette galerie, nous la connaissions : elle était située à Boulogne. Et la dernière exposition vue dans cette galerie de Boulogne-Billancourt était une exposition de Jérémy Liron. Isabelle Gounod décide donc de repartir avec...Jérémy Liron. Cette exposition est néanmoins différente. Tout d'abord, souhaitons bonne chance à cette galerie qui jouxte la galerie Claudine Papillon et celle d'Eric Dupont. Signalons qu'une autre jeune galerie vient également d'ouvrir dans la même cour, au second étage : la galerie Frédéric Lacroix-Brulé où des choses assez étonnantes sont présentées actuellement. | ![]() | ||||
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Jérémy Liron. est un jeune peintre dont j'avais déjà parlé ici même. Outre cette exposition que j'avais visitée à Boulogne, une présentation remarquable d'une très belle série qu'il avait faite avait été montrée à la galerie du CROUS, à proximité des Beaux-arts, à Paris. Jérémy Liron a un style très identifiable. Sa prédilection pour un certain type d'architecture qu'il montre dans sa peinture est une constante. Les paysages du sud, des paysages écrasés de soleil font partie des choses qu'il aime peindre. Ce soleil écrasant fait, sans doute, qu'il n'y a jamais personne dans ses toiles... Les seules traces humaines sont les traces du peintre. Des gestes de peintre comme des coulures, par exemple, que l'on va trouver dans ces représentations rigoureuses et poétiques. | |||||
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Chez Jérémy Liron, ce qui frappe -j'avais déjà eu l'occasion de le dire- c'est l’utilisation du format carré et ce que l’artiste en fait. Le carré est non seulement difficile à utiliser, mais, dans une certaine mesure, contraire à la logique lorsque l'on décide de s'attaquer au paysage. Nous sommes prisonniers de codes culturels mais souvent ces codes intégrés reposent sur des comportements. Si le format carré est habituellement écarté de toute représentation du paysage, c'est qu'il induit une stabilité non seulement du regard mais de la tête du spectateur. La forme allongée, horizontale, du paysage fait référence au lointain et à l'obligation de bouger la tête latéralement pour être capable d'embrasser la totalité de ce qu'il y a à regarder. Ceci est transposé, par la suite, à la représentation de tout type de paysage, y compris lorsque le format est petit et nous dispense de cet effort. Même s'il peint des paysages, Jérémy Liron y installe des éléments de stabilité comme ces "boîtes" architecturales qu'il va asseoir solidement en leur imposant ce carré. La chose amusante à constater est que lorsque le cadre quitte la forme carrée (ex : ci-dessus, à droite), la peinture s'arrête (en coulures...) selon le carré supposé. Comme s'il s'agissait d'un surmoi de peintre. | |||||
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Jérémy Liron montre également quelques sculptures tout imprégnées de poésie et de légèreté. Ce petit édifice en écho au beau récit fantasque d'Adolfo Bioy Casares, L'invention de Morel et puis un grand bateau de plâtre échoué au beau milieu de la galerie, comme un grand cétacé puissant et fragile qui aurait terminé un parcours, ici, parmi les vivants qui le regardent et se demandent d'où il vient, ce qu'il fait là en se disant que finalement il a bien sa place, forte et discrète à la fois, silencieuse et hurlante, blanche, muette et vide et pourtant si riche de mémoire ≈≈≈. | |||||
Jérémy LIRON "Suite" 27 juin au 26 juillet 2008 Galerie Isabelle Gounod 13 rue Chapon Paris 3ème | |||||
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