15 juin 2008
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| Gabriel Hernandez, Sous le soleil exactement |
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Sous le soleil exactement. Exposition collective d'œuvres de Daniel Firman, Gabriel Hernandez, Philippe Million, Marlène Mocquet, Guillaume Pilet, Michael Roy et Véronique Ellena. Voici une série de douze dessins de Gabriel Hernandez qui est un artiste né en 1979 et qui est diplômé de l’École Supérieure d'Art de Grenoble. Ca n'est pas la première fois qu'il présente ses dessins chez Alain Gutharc et ce qui est intéressant c'est que cet artiste qui vient de la BD a actuellement une trajectoire qui passe par les circuits des galeries présentant de l'art contemporain. Et effectivement son dessin et sa posture artistique sont à rapprocher de ce qui se fait autour d'artistes comme David Shrigley par exemple. Cette série est donc composée de douze dessins alignés en un seul registre. Le support est fait d'un papier tout ce qu'il y a de plus courant. Le trait est simple, sans effet d'épaisseur, sans repentir ou presque, d'une extrême propreté, d'une linéarité sans reproche.Il n'y a pas d'effets de volume ou de tentative de création d'ombres pour une meilleure mise en espace. Il n'existe d'ailleurs quasiment aucune volonté de représentation de l'espace et aucune contextualisation. Les personnages représentés ne sont pas sexués et leur enveloppe est faite de formes embryonnaires. De petites approximations calculées, faussement naïves , participent souvent du schéma corporel où le manque d'exhaustivité du nombre des éléments du corps -ou au contraire leur surnombre- nous oblige à recompter ou à essayer de remettre tout simplement ces constituants dans l'ordre. Les personnages sont flottants. Il leur arrive d'être entourés de petites vanités glissées sous la forme de têtes de mort. Et s'ils s'imposent comme personnages flottants c'est bien sûr qu'en dehors de toute représentation de l'espace, les sujets sont décentrés ; ils apparaissent presque par hasard, captés de façon aléatoire -ou presque- par le cadrage de cette feuille de papier. Les erreurs de dessin, tant de pespective que de mise en scène des volumes sont manifestes et que dire de l'indécision des formes ou des situations qui resteront à jamais énigmatiques ? L'artiste charge encore la barque en s'appropriant une sorte d'amateurisme qui consiste à écrire de manière penchée de petites onomatopées dans des bulles étriquées ou mal calculées ou bien encore d'endosser le sens commun à travers de petites réflexions naïves à caractère esthétique : «C'est beau !». Le trait semble malhabile, veut donner l'impression d'un manque de complexité. Mais ce qui frappe avant tout dans ces dessins c'est l'économie des moyens, c'est un dépouillement extrême, c'est la volonté d'aller très loin dans la rétention des formes et des choses à regarder dans l'espace de la feuille. Et l'on comprend ce que vient faire Gabriel Hernandez dans le champ des pratiques de l'art contemporain : c'est Bruce Nauman qui déclarait qu'il fallait «diminuer la chose à regarder». Sans parler du credo de l'architecte Mies Van der Rohe : le fameux «less is more». Tout cet héritage du XXème siècle qui est intégré par ces jeunes artistes présentés en galerie. Jusque dans les formes d'accrochage : ici de petites épingles aux deux coins supérieurs, le tout renforcé par deux petits carrés de papier blanc soigneusement découpés et placés en surplomb, avant de piquer l'ensemble... Un état d'esprit subtil, codé. Tout ça pourrait constituer des éléments à charge et pourtant l'ensemble dégage un charme, une délicatesse, une légèreté et ces objets sont d'une grande préciosité. |
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| Gabriel HERNANDEZ Sous le soleil exactement galerie Alain Gutharc 7, rue Saint-Claude 75003 Paris jusqu'au 26 juillet 2008 |
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Comment réussir à «diminuer la chose à regarder» ? |
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